Master expérimental Design

« Le Mobilier national, qui a engagé une vaste réflexion sur ses dispositifs de médiation, réfléchit activement à des appels à projets intéressant nos métiers, et a des habitudes de travail anciennes avec nos écoles, était le lieu idéal pour accueillir ce master » se félicite Jean-Christophe Valleran, coordinateur pédagogique du Master expérimental Design : création, projet, transdisciplinarité. Créée il y a deux ans à l’initiative de la Conférence des Écoles supérieures d’arts appliqués de Paris (Boulle, Estienne, Duperré et Ensaama), cette formation expérimentale réunit des étudiants issus des différents champs du design. « Le master participe de la volonté des écoles de mutualiser leurs moyens. Il s’agit d’une formation non diplômante post DSAA (Diplôme Supérieur des Arts Appliqués) visant à un grade de master qui permet à nos étudiants, parallèlement aux enseignements et au stage qu’ils font au second semestre, d’être accueillis au Mobilier national dans le cadre d’une résidence annuelle de création. Le contenu pédagogique est décliné en un Master 1 commun au DSAA et un Master 2. Nous souhaitons prochainement déposer un dossier d’habilitation ».

Visite des ateliers, découverte des différents sites du Mobilier national, rencontres avec les artisans et les techniciens d’art, les étudiants, pendant les premières semaines de leur résidence au Mobilier national, s’imprègnent du lieu. « À l’issue de ces workshops, nous leur demandons de produire un premier travail d’analyse puis, en fonction des envies qu’ils ont exprimées, de se réunir pour travailler sur un projet de médiation ». Les groupes sont composés d’élèves n’appartenant pas aux mêmes écoles. « Cela donne des choses très intéressantes. Cette année par exemple, des étudiants qui ont une formation en architecture ou en design d’espace, ont travaillé sur le son mais également sur l’enquête, l’interview et le reportage » indique Jean-Christophe Valleran.

Une fois réalisée « cette première traduction du regard d’un designer sur un lieu et sur son fonctionnement », les étudiants sont invités à définir un projet plus global, moment qui coïncide avec le début de leur stage professionnel d’une durée de cinq mois. À partir de leur lexique dyslexique, Inès Ortega et Pierre Versaevel, se sont ainsi interrogés sur l’identité graphique du Mobilier National (voir ci-dessous). Jade Hecquet et Louise Ravier ont quant à elles travaillé sur les mots du Mobilier national les plus fréquemment utilisés. Elles ont d’abord conçu une interface sur internet. Un simple clic sur le mot donnait à entendre la définition qu’en avaient les artisans et techniciens d’art interrogés. Puis elles ont travaillé sur un dispositif spécifique, un espace intime sous forme de cabine facilement transportable dans les différents lieux du Mobilier National où le visiteur était de nouveau invité à témoigner. Jocelyn Corabœuf a effectué un travail autour de l’Atelier de recherche et de création et en particulier sur la question de l’échantillon, ces maquettes miniatures réalisées au moment où les meubles partent dans les ministères ou rejoignent les réserves. « Jocelyn a réalisé des totems d’échantillon, un petit objet condensé de la matière et de la technique ».

« Graphisme, mode, broderie, dispositifs de médiation…les projets ont couvert un vaste éventail de domaines. Tous répondent aux problématiques du Mobilier national mais cela n’exclut pas qu’ils soient transposés ailleurs. Je pense notamment à l’objet de captation du son et de la parole. Il peut fonctionner dans n’importe quelle institution ». Les projets ont été doublement mis à l’honneur : ils ont été présentés en juin dans le cadre d’une exposition organisée aux Ateliers de Paris et récemment à l’occasion des Journées du patrimoine. Dernier temps du master, une revue sur laquelle tous travaillent, verra le jour prochainement.

« Être en résidence au Mobilier national, s’interroger sur ses contraintes, ses potentialités, c’est déjà mettre un pied dans le monde professionnel. Nous allons renouveler notre bail avec bonheur. Cette année, les problématiques liées à la médiation ont eu une large place dans les projets présentés mais il n’est pas dit que celles relatives au réaménagement des espaces ne leur soient pas préférées l’an prochain. On ne peut jamais savoir ce dont les étudiants vont s’emparer » conclut Jean-Christophe Valleran.

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