Alençon Atelier de dentelle
Dentelle Alençon
Proclamée « reine des dentelles » au 19ème siècle, la dentelle au Point d’Alençon est aujourd’hui inscrite sur la Liste Représentative du patrimoine mondial de l'UNESCO
La technique
Alençon est le lieu de création d’un point qui porte son nom. La dentelle est entièrement réalisée à l’aiguille courant sur un parchemin de couleur verte avec du fil de lin ou de coton de l'épaisseur d'un cheveu. Le parchemin est de petite dimension, pas plus de 10 cm2.
La technique nécessite pas moins de 12 étapes de fabrication successives : dessin et piquage sur le parchemin pour la préparation ; trace, réseau, rempli, modes et brode pour réaliser la dentelle ; levage, éboutage, assemblage, régalage et luchage pour les finitions. Un motif de dentelle aux dimensions d’un timbre-poste demande entre 7 et 15 heures de travail. L’acuité visuelle est telle que les dentellières ne peuvent pratiquer cette technique que trois heures par jour.
Pour éviter une trop grande fatigue oculaire, les dentellières consacrent une part de leur travail journalier à des créations en broderie. La broderie consiste à travailler l’ornementation d’un support textile préexistant soit par ajout fait de matériaux divers fil, ruban, paillette, perle…) soit par enlèvement de matière « jours ». Plates ou en relief, à l’aiguille ou au crochet, les techniques de broderie sont variées et nombreuses.
L’histoire
Depuis novembre 2010, le savoir-faire de la dentelle au point d’Alençon est inscrit sur la Liste Représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Le point d’Alençon est une technique rare et raffinée de production de dentelle à l’aiguille, née à Alençon en Normandie au XVIIe siècle. Menacée de disparition au milieu du XXème siècle, sa perpétuation est assurée aujourd’hui par l’Atelier national du point d’Alençon, créé par l’État en 1976 et rattaché à l’administration du Mobilier national.
La dentelle au point d’Alençon doit son caractère singulier à la minutie et à la complexité des savoir- faire qu’elle requiert (sept heures par centimètre carré).
La maîtrise de la technique du point d’Alençon suppose entre sept et dix ans de formation. L’apprentissage repose avant tout sur la transmission orale et l’enseignement pratique ; deux apprentis sont actuellement en cours de formation aux côtés de sept dentellières à l’Atelier.
L’Atelier n’est pas seulement voué à la perpétuation des savoir-faire ; c’est aussi un lieu de création vivant qui offre un terrain d’expression original à des créateurs contemporains tels que Paul-Armand Gette, Pierrette Bloch, Corinne Sentou, Didier Trenet, Christian Jaccard, Eric Gizard, Ghislaine Portalis…
La candidature a été portée conjointement par le ministère de la Culture et de la Communication (Mobilier national), la ville d’Alençon et les dentellières.
Installé dans des locaux municipaux abritant également le Musée des Beaux-Arts et celui de la Dentelle, ainsi que les bibliothèques, cet atelier est l’héritier de la Manufacture nationale du point de France fondée par Colbert en 1665 afin de freiner les importations de dentelle au point de Venise. Il succède à l’Ecole dentellière, maintenue jusqu’à nos jours par la congrégation des sœurs de la Providence, avec le soutien de la Chambre de commerce d’Alençon.
XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, l’évolution de la mode vestimentaire porte un coup sévère à cette production jusqu’à ce que Napoléon, dans le cadre de sa politique de soutien aux industries de luxe, passe des commandes à plusieurs centres dentelliers.
XIXe siècle
Le XIXe siècle voit apparaître les tulles mécaniques et la dentelle à l’aiguille se maintient surtout à Alençon. L’art de la dentelle atteint alors son apogée créative et ornementale.
XXe siècle
Dans la seconde moitié du XXe siècle, seuls quelques passionnés maintiennent l’art du point d’Alençon. Les réalisations actuelles sont des reproductions de motifs traditionnels inspirés des travaux des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que des réalisations d’après des modèles d’artistes contemporains comme Pierrette Bloch, Paul-Armand Gette, Jean-Jacques Morel, Sylvie Skinazi, Corinne Sentou, Annabelle d’Huart, Esther Shalev-Gerz.
Les tissages en cours
Deguelle Anne - Tapis de Freud (commission de 2011)
mise en route juin 2012 ; dentelle au point d’Alençon
Parant Jean-Luc Herbier (commission 2011)
mise en route janvier 2013 ; broderie
Xénakis Mâkhi Petite - métamorphose (commission 2012)
mise en route septembre 2015 ; broderie
Auerbacher Dominique - Centomachion (commission 2012)
mise en route mai 2017 ; broderie
Mise à jour de la liste : septembre 2017
Depuis novembre 2010, le savoir-faire de la dentelle au Point d’Alençon est inscrit sur la Liste Représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La candidature a été portée conjointement par le ministère de la Culture et de la Communication (Mobilier national), la ville d’Alençon et les dentellières.