Ambassades de France à l'étranger

Ambassades

L’ameublement des ambassades

Ambassade de France à Madrid

Ambassade de France à Madrid. Photo Droits réservés

Dans certaines ambassades, il n’est pas rare que certaines œuvres textiles, en particulier des tissages remarquables des 17ème et 18ème siècles, soient accrochées depuis 50 ans, voire même davantage. Un délai hors norme pour des œuvres spectaculaires devenues immeubles par destination, dont les dépositaires, soucieux de ne pas démanteler un décor devenu historique, peinent à se séparer. Peut-être plus pour longtemps : depuis peu, le Mobilier national propose au ministère des Affaires étrangères une sélection d’œuvres réalisées d’après des artistes contemporains récemment sorties de ses ateliers. Avec un double objectif : faire rentrer les œuvres anciennes afin de les restaurer ; diffuser la création contemporaine à travers l’installation de nouvelles pièces et montrer que les œuvres produites aujourd’hui ne s’inspirent pas seulement des motifs traditionnels mais sont en prise avec la création contemporaine. Les ambassadeurs qui franchissent le pas ne le regrettent pas. Et pour ceux qui hésitent, rien de tel qu’une invitation à venir découvrir les œuvres dans les réserves du Mobilier national lorsqu’ils sont de passage à Paris : les discussions reprennent alors immédiatement !

L’exemple récent le plus symbolique est celui de la Résidence de l’Ambassade de France en Espagne. Dans ce lieu prestigieux, étaient encore installées il y a peu des tapisseries somptueuses, notamment deux tapisseries de la tenture de l’Histoire du Roi réalisées par Charles Le Brun pour Louis XIV, dont l’une représente l’entretien des Faisans, moment historique de la relation franco-espagnole. Le temps de leur restauration, deux œuvres exceptionnelles sont visibles à leur place : les Femmes à leur toilette réalisées par la Manufacture des Gobelins à partir d’un carton de Pablo Picasso. Et cela alors que le musée Reina Sofia de Madrid consacre au même moment une immense exposition au peintre (Pitié et terreur : le chemin vers Guernica, 5 avril – 4 septembre 2017). Par ailleurs, des meubles contemporains signés Garouste et Bonetti, réalisés par l’Atelier de Recherche et de Création, ont été déposés dans le salon de réception de la Résidence.